Après avoir réussi avec brio notre « stage de survie » dans la jungle thaïlandaise, nous partons direction le nord du Laos.
Après une courte traversée du Mékong qui forme ici la frontière entre les 2 pays, nous voilà de l’autre côté de la rive au Laos. A ce moment-là, nous n’avons toujours lu notre guide et n’avons qu’une très vague idée de ce que nous allons faire dans ce pays. Après un diner passé avec 2 français vadrouillant depuis 2 mois à moto dans le nord du pays, nous partons nous coucher avec un itinéraire beaucoup plus établi. Vive les échanges de bons tuyaux entre routards !!!
Nous partons donc le lendemain matin pour 2 jours de croisière sur le mythique Mékong pour rejoindre Luang Prabang. Ces deux jours de périple passés à descendre ce fleuve à bord de notre bateau en bois typique : un longboat (bateau long et étroit à fond plat idéal sur cette partie du fleuve qui est par endroit très encaissé entre de magnifiques montagnes en forme de pain de sucre) nous ont permis de mettre à jour nos « road-book », de bouquiner et surtout d’admirer l’époustouflant spectacle de la nature s’offrant à nous.
Nous sommes restés ensuite 3 jours à Luang Prabang pour visiter la ville et ses alentours.
Cette ancienne capitale royale, inscrite au patrimoine mondial de l’UNSECO, nous a séduits par son calme, son rythme tranquille et ses nombreux moines en robe safran déambulant dans les rues fleuries.
Ici, beaucoup de maisons coloniales ont été magnifiquement restaurées ajoutant un petit côté « Bienvenue en Indochine française » au charme de la ville. Nous avons d’ailleurs retrouvé ici plusieurs héritages français, dont le plus important : la pétanque ! (que l’on appelle ici la « pétang ») et qui se joue partout, un vrai sport national ! D’autres exemples d’héritages : la baguette de pain, les pâtisseries, les « boites aux lettres », le nom des villas…
Il y a tout de même un revers de médaille : nous avons trouvé cette ville très touristique creusant, comme nous l’avons déjà remarqué dans d’autres endroits depuis le début de notre voyage, un fossé entre les habitants et les visiteurs. Il est en effet beaucoup plus difficile d’aller au contact des gens dans les endroits touristiques que dans les autres, car une relation « acheteur-vendeur » s’instaure entre les 2 parties gâchant le côté spontané et convivial d’une simple discussion.
Nos 3 jours ont été occupés à sillonner les nombreux et magnifiques temples de la ville,
à visiter des chutes d’eau d’un bleu limpide à une vingtaine de kilomètres de Luang Prabang
et à arpenter à vélo les rives du Mékong et de la Nam Khan (Luang Prabang étant à la confluence de ces 2 fleuves). Nous avons pris tous nos repas au marché de nuit, qui propose une multitude de plats délicieux à un prix dérisoire.
Nous sommes ensuite partis plus dans le nord du pays dans le village de Muang Ngoi. Pour s’y rendre : 5 heures de bus à traverser de magnifiques montagnes sur des routes très escarpées et souvent non bitumées et ensuite, une bonne heure de bateau pour remonter la Nam Ou avant d’arriver à destination.
Muang Ngoi est entouré de majestueuses montagnes et falaises karstiques. Ce village sans route (et donc sans voiture… quel bonheur !) n’a qu’une seule « rue » longue d’environ 500 mètres que poules, coqs, canards, vaches et cochons sont plus nombreux à arpenter que les habitants ! Petit détail qui a son importance ici : le village ne dispose que de 3 heures d’électricité par jour (de 18h à 21h) !
L’après-midi de notre arrivée, une pluie torrentielle nous a souhaité la bienvenue et le soir tombant, un petit 10°C nous a obligés à gouter à la boisson locale pour nous réchauffer : le Lao-Lao (tord boyaux à base d’alcool de riz). Nous passons la soirée avec notre fine équipe composée des gens présents sur le bateau pour arriver au village : Eric et ses deux filles venus tout droit de la Réunion, Véronique Franco-Australienne, ainsi qu’Agnès et Anne quittant pour un mois le stress de la vie parisienne. Et oui, voilà un autre héritage de la France : le nombre important de touristes français au Laos ! Cette fière équipe s’est encore agrandie avec l’arrivée de Sabine, allemande de son état, que nous avions rencontrée il y a 3 mois à Varanassi en Inde et que nous avons retrouvée par hasard sur le marché de Luang Prabang (encore un exemple que le monde est petit, cf article précédent !).
Le lendemain, le soleil étant au rendez-vous, nous partons tous ensemble pour un petit trek d’une journée aux alentours du village. Visite de grottes (il y a beaucoup d’énormes grottes dans la région, qui ont d’ailleurs servi de refuges aux habitants pendant les bombardements de la guerre du Vietnam), marche à travers les rizières, la foret et pause dans un petit village retiré très agréable.
Nous nous sommes complètement perdus dans la forêt avons traversé une dizaine de fois pieds nus la rivière, et n’avons jamais atteint notre but (un autre village), mais cette journée était vraiment très sympathique. De retour au village, douche froide pour tout le monde (je vous rappelle que le thermomètre fleuretait avec les 10°C… !!!!) et après avoir mis tous nos vêtements sur nous, nous partons diner tous ensemble, la moitié de l’équipe partant le lendemain. Nous avons donc passé le jour suivant en plus petit comité (Agnès, Anne, Sabine et nous 2) à refaire une balade dans les environs.
Après ces 2 jours et demi extraordinaires passés dans ce village, nous refaisons le chemin inverse (bateau (2heures à cause d’une panne au milieu du trajet !) et 5h de bus !) et rentrons à Luang Prabang, heureux des aventures passées dans ce petit bout de paradis.
On vous embrasse....